Stéphane Saintus : “Peu importe le départ, seule l’arrivée compte” Le 08 juillet 2025 Découvrez l’interview de Stéphane Saintus, un homme au parcours bouleversant qui transforme chaque épreuve en force pour aider les autres ! À travers un parcours de vie hors du commun, Stéphane Saintus incarne avec force et humanité l’idée que les épreuves peuvent devenir des leviers de transformation. Ancien jeune accompagné par la Mission Locale de Paris, il est aujourd’hui éducateur de rue, coach sportif, magicien, clown, auteur, et surtout, un passeur d’espoir. Il consacre sa vie à l’accompagnement des jeunes, ainsi qu’à des actions solidaires et humanitaires, en France comme à l’international. 🎙️ Témoignage d’une personne aux mille vies — et au cœur immense. Votre parcours est impressionnant. Par où, tout cela a-t-il commencé ? Je m’appelle Stéphane Saintus et je suis né en région parisienne. J’ai quitté le système scolaire en classe de 3e, sans diplôme. Je me suis ensuite orienté un peu par défaut vers la comptabilité. Après un passage dans l’armée, j’ai compris que ce n’était pas ma voie. C’est le domaine du travail social qui m’a appelé. J’ai alors enchaîné les formations et les expériences : paramédical, humanitaire (Tchad, Sénégal, Mali, Roumanie…), animation en hôpital en tant que clown — pour les enfants, mais aussi pour les personnes âgées. J’ai également travaillé dans le sport, la médiation, la prévention. Toutes ces expériences m’ont construit. Quelles ont été les principales difficultés que vous avez dû affronter ? Pendant des années, j’ai été illettré — une réalité que j’ai révélée publiquement en 2023, à l’âge de 53 ans. Je suis également dyslexique. À l’école, on pensait que je ne faisais pas d’efforts, alors que je me débattais avec des difficultés invisibles. J’ai aussi subi du racisme, de la grossophobie, et grandi dans un quartier populaire classé en zone prioritaire. Mon aisance à l’oral me servait de masque : je parlais beaucoup pour qu’on ne remarque pas que je ne pouvais pas écrire. Quel rôle a joué la Mission Locale de Paris dans votre reconstruction ? Un rôle fondamental. À un moment où je me sentais complètement perdu, la Mission Locale de Paris m’a offert un cadre, une écoute, un espoir. Grâce à elle, j’ai pu suivre une préformation dans le travail social, et surtout, passer mon permis de conduire. Une étape décisive pour devenir éducateur de rue. Cette structure m’a redonné une direction, une confiance, une boussole. Pourquoi avoir écrit votre autobiographie “Les mille vies de Stéphane, éducateur de rue” ? Au départ, c’était un geste intime : je l’ai écrite pour mon fils. Pour qu’il sache, qu’il comprenne. Puis, j’ai réalisé que ce livre pouvait porter un message plus large, notamment pour les jeunes en difficulté. Leur dire que rien n’est figé, que l’on peut apprendre, évoluer, et se reconstruire. J’ai moi-même appris à lire et à écrire en donnant des cours à des enfants. Ce livre, c’est un message d’espoir. Quel(s) message(s) souhaitez-vous transmettre à travers votre histoire ? Il y en a plusieurs. Le plus important est : croyez en vous, demandez de l’aide, poursuivez vos rêves. Il y a toujours une issue, même dans les moments les plus sombres. Aujourd’hui, je poursuis mes engagements humanitaires, notamment au Sénégal, où j’accompagne des femmes victimes de violences et leurs enfants. Je travaille également avec l’association ACSAB (Association de Coopération Sportive avec l’Afrique et Bamako), qui construit un terrain de cécifoot pour les enfants malvoyant·e·s et aveugles. Vous êtes éducateur de rue, magicien, coach sportif, clown… Comment articulez-vous tous ces rôles ? Ce sont des outils au service de la relation humaine. La magie crée du lien, la boxe permet de canaliser l’énergie, et le golf ouvre des horizons inattendus à des jeunes qui n’y auraient jamais eu accès. Je continue aussi à pratiquer le clown et la magie, en France comme à l’étranger. Ce sont des vecteurs de confiance, de résilience et d’espérance. Pourquoi reverser les bénéfices de votre livre à des associations ? Parce que ce sont des causes qui me tiennent profondément à cœur. Je reverse l’intégralité des bénéfices à deux structures : un foyer pour femmes victimes de violences avec enfants, et l’ACSAB, pour soutenir la construction du terrain de cécifoot au Sénégal. C’est ma manière de redonner ce que j’ai reçu, à ma mesure. Quel regard portez-vous sur les jeunes aujourd’hui ? Je les trouve souvent lucides mais isolé·e·s. Leur santé mentale est fragile et encore trop négligée. Pourtant, il existe des structures d’écoute et d’accompagnement : maisons des adolescent·e·s, éducateur·rice·s spécialisé·e·s, missions locales, psychologues, lieux d’accueil… Il faut les rendre visibles et accessibles. Personne ne devrait avoir à affronter seul·e ses blessures. Et le rôle des missions locales, dans tout cela ? Il est essentiel. Les missions locales aident les jeunes à reprendre confiance en eux·elles, à se former, s’orienter, et construire leur avenir. Elles offrent un espace de sécurité et de projection. Ce sont des actrices majeures de l’insertion. Un dernier mot pour ceux·celles qui traversent une période difficile ? “Peu importe le départ, seule l’arrivée compte.” On peut tout recommencer, à tout âge, malgré tout. 🙏 Un immense merci à Stéphane Saintus pour ce témoignage puissant, inspirant et profondément humain. 📘 Son livre “Les mille vies de Stéphane, éducateur de rue” est disponible sur toutes les plateformes de vente en ligne et sur commande dans toutes les librairies. 💖 Chaque exemplaire acheté soutient des projets solidaires concrets, ici et ailleurs. Sans thématique Retour Partager sur :