Robotique, IA… quel impact sur l’emploi et les métiers ? Le 16 mai 2019 De grandes mutations au niveau du marché du travail, des métiers et des procédures de production sont à l’œuvre depuis quelques années. Quelles seront leurs conséquences ? L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) a publié son rapport L’Avenir du travail sur les perspectives de l’emploi dans ses pays membres. Vieillissement démographique, numérique, automatisation… […] De grandes mutations au niveau du marché du travail, des métiers et des procédures de production sont à l’œuvre depuis quelques années. Quelles seront leurs conséquences ? L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) a publié son rapport L’Avenir du travail sur les perspectives de l’emploi dans ses pays membres. Vieillissement démographique, numérique, automatisation… ces phénomènes vont s’accentuer et modifier en profondeur le marché du travail. Pas de catastrophe en vue… si les politiques publiques parviennent à s’adapter, notamment en matière de formation continue. Automatisation et intelligence artificielle Un des grands changements qui impacte le marché du travail est l’automatisation. Les commandes de robots industriels ne cessent d’augmenter : elles ont triplé en dix ans. Le budget investi dans l’intelligence artificielle a également doublé en un an. L’automatisation des emplois est donc une réalité, surtout dans le secteur industriel : l’emploi a décliné de 20 % entre 1995 et 2015 au profit du secteur tertiaire (+ 27 %). Cette mutation risque de s’accentuer avec le vieillissement de la population. Vieillissement de la population Depuis quelques années, le vieillissement démographique s’accentue, notamment dans certains pays comme l’Espagne ou le Japon. En 2050, l’Organisation prévoit que pour 100 personnes d’âge actif (20-64 ans), 53 personnes auront plus de 65 ans (contre 28 en 2015). Les personnes de plus de 65 ans consomment davantage de service que de bien industriels. De nouveaux emplois devront donc être créés dans le secteur tertiaire pour répondre aux besoins, au détriment du secteur industriel qui risque donc une plus grande automatisation de ses emplois. Zoom sur la situation en France Dans son étude, l’OCDE considère qu’en France un emploi sur deux pourrait être impacté par le numérique et la robotisation. Cela va de la profonde transformation (33 %) à la disparition de l’emploi (16 %). Cependant, l’Organisation affirme qu’« une chute importante de l’emploi total semble peu probable ». Même si certains emplois devraient être totalement automatisés et donc disparaître, d’autres apparaissent, comme celui d’ingénieur en robotique ou de gestionnaire de mégadonnées. Ainsi, quatre emplois sur dix ont été créés grâce au digital depuis 2010, selon Stefano Scarpetta, directeur de l’emploi, du travail et des affaires sociales au sein de l’OCDE. Le nombre d’emplois ne diminuera sans doute pas. La formation des adultes incontournable En revanche, l’automatisation va toucher de plein fouet les travailleurs peu et moyennement qualifiés. Pour les emplois peu qualifiés, le risque est celui d’une automatisation complète et donc d’une disparition de l’emploi ; pour ceux moyennement qualifiés, c’est une automatisation d’au moins 70 % qui est en jeu. Les travailleurs devront donc s’adapter et mettre à jour leurs compétences afin de pouvoir changer de travail, accéder à des emplois plus qualifiés ou apporter une valeur ajoutée au travail de la machine. La formation professionnelle est donc un enjeu essentiel pour faire face à ces mutations du marché du travail. En France, seul un tiers des adultes a bénéficié de ce dispositif au cours des douze derniers mois. L’écart de participation entre les personnes très qualifiées et peu qualifiées est de 40 points, alors même que ce sont ces dernières qui en auront le plus besoin. Les ressources ne sont pas en cause ici : la France met en œuvre des moyens considérables pour la formation professionnelle, avec le compte personnel de formation notamment. Selon l’Avenir du travail, il faut maintenant réussir à cibler davantage la formation vers ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les travailleurs peu et moyennement qualifiés, mais également l’élargir aux travailleurs dit « atypiques » (indépendants, temporaires, etc.). Source : Cidj Emploi Retour Partager sur :